on en parle
Maxima poursuit 3 objectifs parallèles : expérimenter un lieu géré en commun avec les occupant·e·s (avec des problématique de rôles, de gestion d’espace, de gouvernance) tout en gérant une cour comme un prolongement de l’espace public (avec des problématiques de sécurité et de gestion des déchets) tout en cherchant à générer ou favoriser les rencontres et synergies de personnes de cultures différentes (un défi de mixité sociale pour lequel l’association Communa est mandatée par la commune, dans un quartier en tension et en cours de gentrification).
[Une initiative rédigée en collaboration avec Camille Testard, étudiante du Diplôme Universitaire Espaces communs (Yes We Camp en partenariat avec Ancoats, CoDesign-It et l’Université Paris Est, Marne-la-Vallée).]
Situé dans un quartier multiculturel au fort taux de chômage de Bruxelles, l’ancien site de l’entreprise Axima s’est transformé en l’étrange lieu « Maxima ». Le site à été confié l’association Communa en 2020 à la suite d’un appel à projet lancé par la Commune de Forest, qui venait d’acquérir le bâtiment. La demande du pouvoir public est d’une part : préfigurer les usages futurs du site : un équipement de proximité et des logements sociaux. D’autre part : offrir un toit aux initiatives du quartier. Ceci prend place dans le cadre d’un « Contrat de quartier » un plan d’action de « rénovation urbaine » mené par la Région et de la Commune à l’échelle du quartier. En attendant le démarrage des travaux (horizon 2025), Communa déploie une occupation temporaire « à finalité sociale ». Cette appellation permet de souligner que Maxima s’engage à accueillir des projets qui participent au bien commun, mais aussi avoir à soutenir les dynamiques du quartier St-Antoine et à être utile aux habitant·e·s. Maxima est aujourd’hui un tiers-lieu, un espace commun, qui accueille un hébergement pour femmes et enfants, des ateliers d’artistes et d’artisans, des bureaux partagés, deux espaces d’activités sportives, un studio radio et un studio de production de musique et des cuisines partagées. 80 projets occupent le lieu, d’autres initiatives l’utilisent ponctuellement, et plus d’une centaine de personnes y passent chaque semaine.
Le pôle « Bureaux Partagés » de Maxima réunit 30 entités, soit une cinquantaine de personnes ; associations, collectifs ou indépendants. On y expérimente une gouvernance partagée ; les rôles sont répartis entre Communa (association gestionnaire) à travers une personne « référente » qui facilite/accompagne la communauté, et entre les membres de cette communauté. Ce partage des rôles a permis de baisser les coûts « ressources humaines » de coordination de l’espace, et donc les contributions monétaires des membres (qu’on pourrait aussi appeler « loyers »). Ceci va de pair avec un investissement en temps bénévole des membres, sur le ménage, la gestion quotidienne, les courses, la maintenance… La personne « référente » a quant à elle pour l’instant les rôles : gestion administrative et budgétaire, facilitation des assemblées, inclusion et départ des nouveaux membres, suivi de l’attribution des rôles des membres) La difficulté : une implication qui demande du temps à des personnes qui travaillent dans le milieu associatif et se sentent souvent en flux tendu, voir en surmenage. La force : une communauté bienveillante et volontaire, prête à apprendre par l’essai-erreur.
