on en parle
Entre le fonctionnement d’un atelier d’architecte et celui d’un laboratoire, l’Atelier Van Lieshout emprunte également au modèle des PME en inventant une forme hybride, à la fois créative, productive, et commerciale (les travaux sont en vente directe auprès de l’atelier). L’artiste regroupe ainsi autour de lui une synergie d’espritscréatifsdansleseulbutd’élaboreretdeproduire de l’innovation par l’expérimentation artistique, remettant en question la notion même d’œuvre d’art et les frontières entre art contemporain, architecture et design.
Pour faire face à une demande croissante d’œuvres, Joep Van Lieshout, fondateur de l’atelier éponyme, a créé une petite entreprise à géométrie variable sous la forme d’une coopérative : on y trouve aujourd’hui un large éventail de professionnels et de créatifs, de l’architecte à l’expert en finance, en passant par le designer et l’ouvrier qualifié en matériaux de toutes sortes. Le travail de l’artiste évolue autour de la production d’œuvres insolites : des unités architecturales comme un « Bar-rectum », une « Maison-utérus », des villes utopiques, avec le projet « Slave City » présenté à la Friche la Belle de Mai, et des sculptures-mobilier revisitées, brouillant les frontières entre les disciplines pour inventer de nouveaux systèmes à expérimenter.
Réalisée pour « Estuaire 2009 » dans le cadre de la Commande publique du ministère de la Culture (1% artistique de l’ENSA de Nantes), l’œuvre-architecture est installée sur le parvis de l’école d’architecture. Cette masse bleue, d’apparence mouvante (« le chewing gum » est son nom de code) et sans fonction prédéterminée n’a d’autre caractéristique que d’être habitable, de devenir un lieu de vie et de discussion. Aujourd’hui devenu bar buvette, il est un lieu qui, comme l’avait souhaité l’artiste, stimule l’imagination d’une nouvelle génération d’architectes et dans lequel « se commente l’architecture d’aujourd’hui ».