on en parle
Figure de proue d’une architecture raisonnée, militante et inclusive, Encore Heureux propose des réponses à des problématiques de société (déchets, crise environnementale, (sur)consommation, itinérance, double-emploi, etc.) et fait aujourd’hui figure de référence, aux cotés d’autres collectifs comme Bellastock, dans le travail autour des matériaux en réemploi, en théorie (commissariat d’exposition) et pratique (architectures, prototypes, etc.). Ces initiatives plurielles, s’inscrivent à la fois dans le monde de l’urbanisme (marchés publics, commandes) et dans le monde culturel (événements artistiques, résidences), assouplissant les lignes et permettant d’inventer de nouveaux cadres d’intervention pour les praticiens dans l’espace public.
Depuis 2001, le groupe d’architecture Encore Heureux revendique une pratique « généreuse et généraliste ». Refusant la spécialisation, ils mettent à l’épreuve une méthodologie ouverte, et en pratique une dynamique collective à plusieurs facettes. On les trouve sur tous les terrains, de l’architecture expérimentale et militante à des commandes plus classiques, et à toutes les échelles, créant des éléments de design (prototypage d’une scène flottante et mobilier urbain, le « Mobilo »), installations éphémères ou pérennes (« Extinction »dans le cadre de Nuit Blanche, Paris) publications (catalogue d’exposition « Matière Grise », microarchitecture (Room-room, habitat mobile pour situations d’urgence), architectures de bâtiments publics ou privés (le Musée d’histoire urbaine et sociale à Suresnes) etc. Le collectif d’architectes a été lauréat en 2006 des Nouveaux Albums de la Jeune Architecture. Il est également commissaire du Pavillon français de la Biennale d’architecture de Venise 2018.
A l’occasion de la COP21 (Paris, 2015), le Pavillon de l’Arsenal a commandé à Encore Heureux une construction singulière sur les principes de l’économie circulaire, et dans la continuité de l’exposition Matière Grise dont ils étaient commissaires (Pavillon de l’Arsenal, 2014-2015). Implantée sur le parvis de l’Hôtel de Ville, l’œuvre a fonction de signal, avec une façade composée de 180 portes en bois récupérées et d’autres matériaux en réemploi. Architecture démonstratrice elle sert temporairement de café, de lieu de spectacle, de théâtre de débats et d’espace d’atelier, pour s’installer de manière pérenne dans le 15e arrondissement et devenir le club house d’une association de boulistes.