on en parle
Le projet « le Lavoir de Blessey » évoque le rôle structurant de l’œuvre dans une dynamique territoriale : au-delà de la prise en compte plus large du paysage, l’œuvre artistique est devenue un vecteur de développement territorial par des synergies inattendues : les nouvelles perspectives sur le paysage ont permis de s’approprier le territoire par la gestion des chemins. Ils ont aussi permis revitalisation des métiers de la pierre et l’ouverture d’un programme de formation, à travers la restauration des murs en pierre sèche.
Dans le cadre de la rénovation du lavoir du village de Blessey, les habitants et membres du Conseil Municipal ont souhaité gratifier le monument d’une œuvre artistique en faisant appel au programme « Nouveaux Commanditaires ». Xavier Douroux, médiateur au Consortium, a proposé l’artiste suisse Remy Zaugg. D’abord focalisés sur le lavoir et son architecture, les échanges entre artistes et habitants ont permis progressivement de prendre conscience des enjeux du site (un petit patrimoine au sein d’un environnement dégradé) et élargir le cadre de la commande à l’ensemble du site. Au final, Remy Zaugg a consacré le lavoir comme polarité et non comme objet de l’œuvre. L’intervention globale sur le paysage (création d’un lac artificiel, restauration des chemins et des murs en pierre sèche) a trouvé un point d’orgue avec une œuvre typographique sur la nouvelle digue, où les mots choisis par les habitants sont inspirés du paysage.
Artiste conceptuel suisse, Remy Zaugg a fait de la perception et du langage deux thèmes-phares de son œuvre plastique et de ses oeuvres typographiques (« Le Monde voit », 2000). L’artiste concevait l’art comme une forme de pédagogie, en portant tour à tour l’habit de l’artiste, du critique, du concepteur, du commissaire, etc. À partir des années 1980, il a entamé un travail sur l’architecture et l’urbanisme, en collaboration avec des agences d’architectes (notamment Herzog et De Meuron sur plusieurs projets de développement urbain, d’architecture et de muséographie comme le « Schéma directeur de l’Université de Dijon »).