Thierry Boutonnier © Julie Bourges/Société du Grand Paris
Thierry Boutonnier © Julie Bourges/Société du Grand Paris
Appel d'Air, réseau social d'arbres, Thierry Boutonnier © Julie Bourges
Appel d'Air, réseau social d'arbres, Thierry Boutonnier © Julie Bourges
distillation à gerland (c) blandine soulage-rocca
distillation à gerland (c) blandine soulage-rocca
transplantations des rosiers à Rillieux (c) Thierry Boutonnier
transplantations des rosiers à Rillieux (c) Thierry Boutonnier
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Pourquoi
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Premier lauréat du prix COAL art et environnement en 2010, Thierry Boutonnier travaille le végétal et le corps social dans des projets participatifs et situés. Ses œuvres processuelles relèvent d’un art relationnel replaçant les liens humains aux seins d’écosystèmes. La « sculpture sociale » dont l’artiste se revendique (Joseph Beuys) est créatrice d’interdépendances entre un environnement et les pratiques sociales, économiques et artistiques que les usagers peuvent y adopter.  Prenant appui sur les détournements méthodologiques et hybridations disciplinaires pour s’immiscer dans les projets urbains, Thierry Boutonnier renouvelle les formes de la création en espace public au regard des enjeux écologiques actuels.

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Le projet

Thierry Boutonnier articule en finesse ses formations scientifique, artistique et de paysagiste dans un travail sur la notion de domestication, questionnant le rapport des sociétés humaines à l’exploitation du vivant. Se revendiquant non spécialiste, polyvalent et pluridisciplinaire, il mobilise de multiples moyens d’expression : performance, vidéo, sculpture, traitement d’images, photographie, schématisation, publication… A partir du végétal, il élabore des créations collectives sur le temps long, adaptées aux habitants et aux contextes qui l’accueillent.

Il met en oeuvre des actions et des objets qui se construisent en interdépendance avec des écosystèmes : Lausanne Jardin (2009), Naturel Brut (2010) ou Polyculture (2011) en sont des exemples. Tantôt par le mimétisme, le sabotage, la mise en abyme ou le canular, il joue de l’absurde pour produire une lecture critique de certaines scènes de société contemporaines.

Il obtient le prix COAL art et environnement en 2010 pour le projet « Prenez racines ! » qu’il accomplit à Lyon.

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Appel d'air

« Appel d’Air » est une œuvre participative, vivante et durable de Thierry Boutonnier, accompagnant le chantier du Grand Paris Express (nouveau métro du Grand Paris) sur plus de dix ans. Les soixante-huit Pauwlonia, « arbres repères » des futurs parvis des gares du Grand Paris Express, ont élu domicile sur la pépinière collaborative « Vive les Groues » à Nanterre, gérée par Yes We Camp. En compagnie du pépiniériste Sylvain Gaufillier et des équipes du COAL, Thierry Boutonnier s’emploie à une médiation pédagogique de long terme, initiant notamment des parrainages arbre-riverain. Autour des jeunes arbres, l’entretien manuel s’hybride avec les expérimentations artistiques et les sujets techniques. L’œuvre d’art devient un prétexte pour se rencontrer, dans l’apprentissage et dans le soin, dans un contact entre l’Homme et l’arbre.

Eau de rose

Eau de Rose est un projet créé en 2013 et ré-initié dans le cadre de la Biennale d’Art contemporain de Lyon et de Veduta, du 20 septembre 2017 au 7 janvier 2018 à Lyon 7è, Givors, Rillieux-la-Pape, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et Vaulx-en-Velin. Des rosiers de Damas sont parrainés et plantés par les habitants dans des espaces inattendus de leur quartier. A partir des pétales récoltés puis distillés est extrait de l’eau de rose. Des moments de construction partagée suivis d’instants de célébrations rythment le processus de création partagée.

Eau de Rose amène les habitants·es de quartiers en mutation à construire ensemble les représentations de leurs lieux de vie, à appréhender leur environnement quotidien dans une atmosphère de fête, de partage et d’apprentissage.  Avec Eau de Rose, Thierry Boutonnier fait évoluer un événement artistique d’une dimension ornementale vers une dimension olfactive : “comment sentir donne-t-il à voir ?”. En amont, grâce à des ateliers, les habitant.e.s ont appris à entretenir les rosiers dont ils devaient prendre soin et se sont formés à la permaculture. En 2013, ce sont pas moins de 400 roseraies qui ont habillé les balcons de ces quartiers.

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