Mission photographique sur le littoral Nord © Gabriele Basilico
Mission photographique sur le littoral Nord © Gabriele Basilico
Les transformations du paysage des stations balnéaires du territoire breton © Christian Meynen
Les transformations du paysage des stations balnéaires du territoire breton © Christian Meynen
Littoral urbanisé, Fos-sur-Mer © Lewis Baltz
Littoral urbanisé, Fos-sur-Mer © Lewis Baltz
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Pourquoi
on en parle

L’oeuvre menée par la DATAR, en quatre ans, a consisté en une compréhension du territoire par la pratique artistique qu’est la photographie. L’image photographique permet en effet l’appréhension du territoire au prisme du paysage et de sa représentation. Le format de résidences de photographes, nomades et plurielles, ont fait vivre et interprété à leur manière le territoire français, avec pour enjeu la valorisation des territoires auprès de leurs populations, l’apport d’une culture nouvelle du paysage et la possibilité de déploiement, à partir de l’image et de l’imaginaire. Chronique d’une France en évolution permanente, la mission photographique de la DATAR reste aujourd’hui une référence dans le monde de la photographie, trouvant ses origines avec Depardon et ses aboutissants avec le collectif « France(s), territoire liquide ».

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Le projet

De 1984 à 1989, la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) a lancé une vaste commande artistique de photographie sous la direction de Bernard Latarjet et le photographe François Hers, directeur artistique et technique. Cette mission photographique s’est conçue comme un laboratoire permanent réunissant vingt-neuf photographes, jeunes ou confirmés, dont l’objectif était de représenter le paysage français des années 80 . Somme de travaux individuels, sa pertinence est collective ; c’est les échos et correspondances entre plusieurs territoires photographiés qui ont fondé la capacité à appréhender les mutations du paysage français. Travail sur la tradition du paysage au prisme de la technique photographique, cette mission a pris place sur le temps long et a proposé une réflexion sur l’aménagement du territoire et les mutations structurelles des paysages français au lendemain des Trente Glorieuses, alors que la France connaissait une urbanisation galopante, conjointe au déclin industriel et un repositionnement dans l’économie de marché.

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Le péri-urbain, de Doisneau à Lewis Baltz

La thématique du périurbain (et plus particulièrement de l’urbanisation des années 80 avec le développement de zones péri-urbaines) fut centrale dans la mission photographique. Robert Doisneau, dans sa série « Banlieue d’aujourd’hui » a focalisé son regard sur les territoires périphériques parisiens. Il a montré le poids visuel des nouvelles infrastructures, liées à une mise en réseau accélérée du territoire, et leur confrontation aux banlieues pavillonnaires, dortoirs de l’ère moderne. Holger Trülzsch a répondu par sa série « Psychotopographie » en explorant les espaces limitrophes de la métropole marseillaise, pointant tour à tour la démesure des réseaux autoroutiers, hors échelle, et leur cohabitation avec une architecture traditionnelle. Lewis Baltz a pointé les paradoxes paysagers liés aux mutations structurelles du territoire français par des compositions monochromes à Fos-sur-Mer, suivie par Gabriele Basilico sur le littoral nord, Bernard Birsinger en Alsace, Jean-Louis Garnell dans le Sud-Ouest ou Tom Drahos sur les espaces péri-urbains d’Ile de France.

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