on en parle
Lieu alternatif progressivement institutionalisé, les Frigos font partis de ces « nouveaux territoires de l’art », mis au jour par Fabrice Lextrait. Régie par des valeurs de partage et de mutualisation nécessaires à la pérennité d’une activité artistique, la « friche culturelle » des Frigos dénote par son intégration dans un projet urbain alors que cette enclave avait pour objectif d’être dissoute dans l’opération. Ce lieu, devenu incontournable dans le 13e arrondissement, participe à la valorisation touristique, économique et artistique de ce nouveau quartier.
Enclave résistante au sein du moderne 13e arrondissement de Paris, les Frigos résultent d’une histoire industrielle mouvementée réinsufflée dans le pôle artistique de l’opération « Paris Rive Gauche ». A l’origine entrepôt frigorifique de la Gare d’Austerlitz, le site a longtemps été squatté avant de devenir propriété de la Ville de Paris depuis 2004. Les Frigos sont aujourd’hui gérés sous forme associative (ALSF) et proposent à près de 200 créateurs et entrepreneurs des ateliers dans d’anciens bâtiments industriels : créateurs, artisans, producteurs, ou encore entreprises.
Parmi eux, l’entreprise pluri-technique de sculptures Phenomenes a travaillé sur la restitution de la Caverne du Pont d’Arc (grotte Chauvet). En perpétuelle transformation, les Frigos, d’abord menacés par l’opération urbaine de grande envergure, incarnent aujourd’hui le pôle artistique. La valeur patrimoniale des entrepôts est ainsi protégée, leur permettant d’évoluer et de les ouvrir sur la ville.
Territoire industriel en mutation, la ZAC « Paris Rive Gauche » concerne un vaste périmètre urbain, de la Gare d’Austerlitz au boulevard périphérique, bordant la ville d’Ivry. La programmation urbaine vise à l’émergence de nouveaux quartiers mixtes (logements, bureaux et activités, commerces, services, écoles, équipements publics et culturels), bâtis autour de repères urbains et architectures phares : la BNF , le pôle universitaire de Paris. Les hauts bâtiments industriels des Frigos y sont devenus emblématiques, alors que le 13e arrondissement de Paris défend une politique en faveur de l’art urbain (Tour Paris 13, Galerie Intinérances, grafs, …)