on en parle
La Chariotte est remarquable car ses porteurs n’ont pas fait le choix d’ouvrir une épicerie traditionnelle qui aurait « simplement » acheté des produits issus de l’industrie agroalimentaire pour les revendre et chercher son bénéfice. Il s’agit d’une coopérative sous forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). La Chariotte emploie un salarié pour gérer les stocks, mettre en rayon, tenir la caisse et assurer une partie du temps d’ouverture à la clientèle. Être associé dans la coopérative c’est accepter de donner du temps bénévole pour contribuer au fonctionnement de l’épicerie en complément du salarié. Cette coopérative s’est adjointe un bar associatif. Ensemble, ils ont vocation à faire vivre les villages par des voies actives d’implication, de participation et d’inclusion. Les deux activités sont complémentaires et les publics commencent à se côtoyer.
[Une initiative rédigée en collaboration avec Agnès Janssen, étudiante du Diplôme Universitaire Espaces communs (Yes We Camp en partenariat avec Ancoats, CoDesign-It et l’Université Paris Est, Marne-la-Vallée).]
La Chariotte est un projet d’habitants ayant pour ambition de faire vivre le village : créer une épicerie de vente de produits locaux en circuits courts et ouvrir un bar associatif avec programmation libre. Elle s’est implantée en 2019 dans les locaux municipaux d’un village de 300 habitants d’Indre et Loire. La Chariotte, devenue un lieu de rencontre incontournable, rayonne sur les villages avoisinants et les communautés qui se sont installées à proximité. Parmi ses objectifs : Proposer des services et biens de qualité au prix juste, offrir un espace de distribution aux produits locaux en accord avec la philosophie du projet, proposer des services correspondant aux besoins de la population, participer au développement des activités paysannes, artisanales et artistiques nécessaires à la préservation de l’économie locale et de sa dynamique, renforcer les circuits de proximité en établissant des partenariats avec les paysans, les artisans, les PME locales et les associations, développer la proposition de produits locaux et de produits en vrac, limiter les déplacements pour réduire l’impact environnemental et financier, créer et promouvoir des emplois pour des habitants au service des habitants, agir contre la disparition des lieux de convivialité et proposer des espaces favorisant la rencontre entre les générations et l’intégration culturelle des nouveaux arrivants et enfin tenir compte de l’autonomie physique des personnes et notamment des plus âgées et/ou isolées.
Les habitants ont souhaité s’auto-saisir afin de réintroduire du dynamisme dans leur village, entraînant dans leur sillon les villages voisins. Ils ont choisi d’ouvrir un bar associatif partageant les mêmes locaux que l’épicerie coopérative. Ce bar est porté par des bénévoles uniquement et propose une programmation libre. Les participants aux événements ne sont pas les clients de l’épicerie : il s’agit d’un mélange d’habitants des villages alors que les clients sont pour l’instant ceux qui ont franchi un cap dans leurs choix de consommation et sont plutôt vus comme des « bobo écolo ». Petit à petit, les publics se croisent et « se reniflent », les usagers du bar commencent à découvrir que ce n’est pas un monde d’entre soi et que l’épicerie est plus accessible qu’elle n’y paraît.