on en parle
« Art in the jungle », né de la rencontre entre Alpha Diagne et Corine Pagny propose par ces expériences artistiques éphémères de faire mémoire et de créer un récit partagé, des relations que l’accueil, la solidarité et l’hospitalité permettent de construire. Plus largement, cette initiative interroge : Dans quelle mesure ces formes artistiques marquent l’urbanité et les usages de ces espaces interculturels ?
Une initiative rédigée en collaboration avec Samantha Maurin, étudiante du Master 2 Projets Culturels dans l’Espace Public (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne).
« Art in the Jungle » est un collectif d’artistes organisateur de l’événement du même nom, ayant proposé en décembre 2015 un parcours d’oeuvres dans la jungle de Calais.
A l’origine de cette initiative se trouve Corine Pagny, artiste-peintre qui en 2014 avec le projet « Repentir Pentimento » parcourt le chemin entre Calais et Lampedusa. Cette expérience, lui permet également de rencontrer Alpha Diagne, artiste mauritanien à l’origine de la « Maison Bleue », un lieu d’exposition, atelier et école d’art dans la jungle.
Les deux artistes décident en 2015 de se lancer dans l’organisation du parcours artistique « Art in the Jungle ». Artistes-habitants dans la jungle et artistes-visiteurs sont invités à créer des œuvres sur place, installées aux abords ou dans les structures d’habitation.
De l’expression brute d’Alpha Diagne sur sa propre maison, aux cerf-volants dessinés de Corine Pagny, en passant par les « hot spots » de Ilona Mikneviciute, une cinquantaine d’oeuvres sont exposées et des visites guidées organisées.
Le démantèlement de la Jungle met un terme aux interventions artistiques in situ, et conduit le collectif à imaginer d’autres modes d’actions et d’autres lieux d’exposition à Paris notamment dans les locaux du collectif » 59 Rivoli « .
L’artiste mauritanien Alpha Diagne est l’un des premiers à s’être installé sur le site appelé « La Jungle » aux abords de Calais. Il a construit sa « Maison Bleue » sur le modèle des habitations Peules et y expose des dizaines d’œuvres qui ont contribué à faire de cette maison, un point de repère, de transmission et d’expression artistique dans la jungle. En décembre 2015, elle est le point de départ du parcours d’installations artistiques « Art in the Jungle ». Quand le démantèlement de la zone sud de la Jungle est confirmé début 2016, artistes et militants associatifs démontent avec l’artiste la Maison Bleue pour la sauver de sa destruction annoncée. Elle est successivement exposée à Romainville en région parisienne et à Edimbourg en Ecosse, avant d’être accueillie par Maxime Le Forestier, dans le jardin de sa propriété du Loir-et-Cher. Alpha Diagne a quand à lui obtenu l’asile en France et vit à Calais.