on en parle
Comme nombre de lieux alternatifs ou tiers lieux (comme le 6B, le Shakiraïl en Région parisienne), L ‘amour adopte un fonctionnement ascendant et incrémental. Hybride, entre galerie, centre d’art, squat et résidence, l’amour réinvente les manières de conduire des projets culturels avec un ancrage territorial établi dans une indépendance financière qui oblige à miser sur la fréquentation publique. Sa dimension éphémère induit des dynamiques locales et pratiques interculturelles qui survivront lorsque L’amour s’en ira.
Créé en 2015 et situé entre les Lilas et Bagnolet, L’amour est lové au cœur d’un tissu pavillonnaire dense, un hangar rouge désaffecté investi par des squatters issus du collectif Point G (fermé depuis) et du Wonder (résidences d’artiste), autre tiers lieu dédié à la pratique artistique. Le lieu, en auto-gestion, accueille des expositions chaque semaine, et attire des artistes venant de plus en plus loin à mesure que L’amour fait son chemin. L’une des dernières en date, « Flux élémentaires », plongeait le hangar dans le noir pour une fresque numérique lumineuse et des expérimentations numériques. A vocation éphémère, l’initiative a néanmoins été prolongée pour un délai de vingt mois supplémentaires. En lien avec les expositions hebdomadaires, et ses deux moments forts du vernissage (le jeudi) et du décrochage (le dimanche), L’amour s’ancre localement par des événements récurrents autour de la gastronomie et du participatif.
Les dîners à prix libre ou les repas de quartier propose aux voisins de venir partager un plat de leur préparation. Alliant local et convivial, ces formats participent d’une dynamique de voisinage solide, et du décloisonnement. Si les expositions attiraient à leurs débuts davantage d’amateurs parisiens que de riverains, ces dispositifs ont permis de rééquilibrer progressivement la fréquentation vers le quartier. Ces repas sont devenus un temps fort du quartier où se mêlent voisinage, famille et visiteurs extérieurs.