on en parle
La Cité des Arts de la Rue pérennise le modèle des friches industrielles investies par des artistes des années 1990, tout en le modernisant : ici, huit structures de création en espace public cohabitent. La combinaison des compétences en présence (construction, transmission, production, résidence, diffusion, action culturelle, etc.) en fait un pôle inédit en Europe. La Cité est un lieu de travail avant d’être un lieu public, bien que quelques événements ponctuent la vie du site (« Journées du patrimoine », sorties d’atelier, etc.). Les structures de diffusion font en revanche rayonner la création sur le territoire alentour. Indépendants les uns des autres, les « Habitants » alimentent la dynamique globale de la Cité et adhèrent à un contrat de cohabitation reposant sur la complémentarité artistique et professionnelle.
Devant le constat du manque d’espaces dédiés à la création en espace public, des compagnies hébergées dans les quartiers nord de Marseille convergent au début des années 2000 vers un projet commun : la Cité des Arts de la Rue. Sur 3,5 hectares, l’équipement (une ancienne huilerie-savonnerie des Aygalades, rénové par l’architecte François Lacube) héberge sept structures artistiques (Lieux Publics, Karwan, Sud Side, Lézarap’art, la Fai-Ar, Générik Vapeur, Gardens jusqu’en 2013), et l’ApCAR, équipe coordinatrice. Le site reconstitue la typologie d’un morceau de ville (bâtiments, rue intérieure, espace vert, rivière, etc.) et présente une aire libre, propice aux expérimentations en espace public.
Créée en 2005 à l’initiative de Michel Crespin, la Formation Avancée Itinérante des Arts de la Rue est la seule formation européenne dédiée à la création en espace public. Dirigée par Domonique Trichet, puis par Jean-Sébastien Steil depuis 2014, elle est l’une des structures résidentes de la Cité. Parmi les outils dispensés à ses apprentis durant 18 mois de formation, un workshop autour de la micro-architecture a fait son apparition en 2014. L’intégration de ce mode d’intervention dans le cursus témoigne de nouvelles formes d’activations artistiques de l’espace public, et de la prise en compte croissante de l’aménagement urbain dans les pratiques hors les murs.