on en parle
La ville et ses problématiques (essor urbain, ville nocturne, messages et signes, architecture-objet) sont au cœur du travail de cet artiste protéiforme. Sans chercher à jouer sur l’exceptionnel de performances qu’il souhaite davantage discrètes, Jordi Colomer bouscule imperceptiblement les représentations et nous invite à se saisir de la part de fiction composant l’espace public, l’architecture, la ville dans son entier. Obsessionnel pour les formes architecturales et leurs frottements avec le réel, il en dresse un inventaire à travers le monde, collection filmée d’une subjectivité assumée.
Fort d’un parcours fragmenté et pluriel (d’abord architecte, artiste, puis historien de l’art), Jordi Colomer démarre une pratique artistique plurielle dans les années 1980 à Barcelone (photographie, vidéo et sculpture). Dans les faits, le travail de l’artiste donne lieu à des actions filmées dans les villes du monde, qui viennent déranger avec humour l’ordre établi et les comportements humains dans leurs environnements urbains.
Brasilia, Osaka, Barcelone, etc., autant de villes qui ont vu défiler devant leurs monuments les plus emblématiques (du « Congrès national du Brésil » aux imposants hôtels touristiques sur les plages de Barcelone), un homme brandissant une maquette en carton du même bâtiment, dans l’esprit d’une manifestation politique. Au-delà d’un fort impact esthétique, ces actions-performances filmées, sont des enchaînements d’images fixes qui questionnent l’habitabilité de nos lieux de vie.