on en parle
À travers des approches minimalistes, l’artiste Jean-Daniel Berclaz invite à se saisir de la question du point de vue par une grande déclinaison de projets : le « vernissage de point de vue », le « musée éphémère », la « manifestation de point de vue ». D’abord acteur par le regard, le public est de plus en plus impliqué jusqu’à défendre une façon de regarder et lutter pour le droit au point de vue. Le musée déjoue les codes de l’art et de la culture, et amène à considérer, comme le défendait les artistes du land art, le monde comme un musée.
Artiste plasticien, Jean-Daniel Berclaz consacre son travail à la question du point de vue, mêlant recherche et production d’oeuvres. Il choisit des points de vue qu’il juge « particulièrement significatifs pour un contexte donné », dans toutes sortes d’environnements (paysage de montagne, rond-point, intérieur d’un atelier, etc.), qu’il travaille au long cours au moyen de la photographie. Le public, celui qui regarde, est au centre de l’oeuvre. Celle-ci, poussée à l’extrême, peut aller jusqu’à proposer de faire des vernissages de points de vue, sorte de ready-made d’une grande table de banquet garnie, recouverte d’une nappe blanche, où l’artiste endosse le rôle du serveur. Les projets « Le musée du point de vue » et « Manifestation de point de vue » s’inscrivent dans la continuité de son travail sur cette question.
« Le Musée du Point de Vue », musée éphémère sur le concept de point de vue, est une attitude et un lieu où la question du point de vue de chacun est soumise à tous. Il prend place en tous lieux, dans une micro-architecture, sur une aire d’autoroute, près d’une pancarte « Musée du Point de Vue » aux franges de la ville. À travers ce projet, l’artiste utilise et détourne les codes de l’exposition et de l’institutionnalisation de l’art autour du concept de point de vue. Pour devenir donateur de la collection du musée, il suffit de faire parvenir une carte postale à son directeur, l’artiste lui-même.