on en parle
Par-delà ses particularités et son militantisme revendiqué, Ne Pas Plier incarne bien ces formes renouvelées d’approche de la ville et de ses enjeux, empruntant aussi bien au monde artistique et culturel, qu’à la recherche, l’urbanisme, l’architecture, etc. Bien plus qu’une mise en récit de la ville, elle entreprend, notamment depuis le point haut qu’est son « Observatoire », une alphabétisation pour la rendre compréhensible « à ceux qui, par leur présence et leurs actions, la lisent et l’écrivent ». À sa manière, Gérard Paris, graphiste et cofondateur y pratique l’art du détournement, en concevant de nouveaux slogans pour les luttes d’aujourd’hui (« Rêve général », « Je lutte des classes », etc.).
L’association Ne Pas Plier regroupe des artistes, des créateurs graphistes, des sémiologues, des sociologues, des éducateurs et de travailleurs sociaux, autour de problématiques urbaines pour les traiter dans leurs dimensions sociales. S’autoproclamant non sans humour, comme « l’internationale la plus proche de chez vous », elle s’inscrit ouvertement dans l’éducation et les luttes populaires en proposant « sur un mode expérimental, des moyens politiques et esthétiques (mots, images et paroles), pour participer aux luttes avec des formes heureuses ». Elle intervient à la demande d’associations, d’institutions ou de collectivités locales. Elle se singularise encore par une composition d’outils complémentaires : une « Épicerie d’art frais » qui crée les outils visuels, organise les débats et les formations ; les « CRU » (Chemins de Randonnées Urbaines) qui proposent des parcours urbains pour tenter de mieux comprendre la ville, autour d’une thématique chaque fois différente : cru de la crue, cru des voisins, cru de l’habitat, cru des frontières, etc. et « L’ Observatoire de la ville ».
Créé en 1994, l’Observatoire de la ville est une terrasse installée au sommet (7ème étage) d’une tour HLM du centre- ville d’Ivry-sur-Seine. Mis à disposition des écoles primaires et des adultes, cet outil pédagogique offre un cadre pour une lecture de la ville, de ses espaces, de son architecture et ses signes qui sont l’expression souvent invisible des pouvoirs, de leurs rivalités et de leur inévitable domination. L’association y organise des visites d’initiation à la lecture du paysage urbain pour comprendre le monde dans lequel nous vivons et établir une appréciation critique du territoire dans ses formes aussi bien physiques que sociales.
