on en parle
Le jeune Collectif bim, crée des interventions comme autant de processus de création collectifs d’où émerge une nouvelle appréhension de l’espace. Au-delà de performances programmées dans des festivals, il collabore avec des acteurs très différents (concepteurs, jardiniers municipaux, graphistes) et intervient dans des lieux singuliers (hôpitaux, bagne -Saint-Laurent du Maroni-). Par ce biais d’échanges de pratiques et d’ouverture à d’autres champs disciplinaires, le Collectif Bim développe une méthodologie d’intervention in situ originale, imprégnée des pratiques et des usages en place.
Né à l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) à partir d’un groupe mixte d’artistes de théâtre (comédiens, scénographes, créateurs sonores, costumiers), le Collectif bim propose une série de performances collectives in situ dans des lieux non-dédiés à la pratique théâtrale. À partir de l’observation des caractéristiques du lieu donné, en immersion durant le temps de création, les bimeurs restituent des tableaux animés en interaction avec l’espace, préparés ou improvisés. Des ateliers sont menés avec le public (résidents, élèves) durant le temps de création, invitant l’habitant à déconstruire et reconstruire son appropriation d’un espace vécu. Il ne s’agit pas de modifier le lieu en soi, mais de révéler, à travers le geste, la puissance dramaturgique d’un espace habité par le corps.
En octobre 2015, le Collectif bim et 7 de ses bimeurs sont intervenus dans le cadre de l’aménagement urbain du lieu-dit “rond-point de la Chapelle” dans le 18e arrondissement de Paris. A l’invitation du Collectif Etc, et avec l’association Point de Rassemblement (participation citoyenne), l’Atelier Bivouac (paysage) et le collectif Fabrication Maison (graphisme), les bimeurs ont mené une session d’expérimentation et de recherche sur site. Des trainings corporels, des exercices de lecture et d’appréhension de l’espace (fonctionnels, fictionnels, visuels, sensoriels), des improvisations sur les décalages d’usages possibles ont été menés avec tous les participants du projet, de même que les bimeurs ont eux aussi appréhendé le processus de conception en se joignant aux autres ateliers ouverts (traçages au sol des limites, fabrication de mobilier urbain, conception d’espaces jardinés …). La démarche vise à donner des outils sensibles de lecture de l’espace pour des concepteurs-constructeurs-aménageurs, et de s’immerger dans un projet urbain en tant qu’artiste.