on en parle
Projet d’urbanisme transitoire porté par Plateau Urbain, la PADAF propose des bureaux et ateliers à des professionnels de l’ESS pour des tarifs avantageux, dans l’optique de soutenir ce secteur plus à même de transformer les usages de la zone d’activité où elle se situe. En s’associant à Aurore, la PADAF veut défendre la mixité dans la ville et s’oppose à la spécialisation par fonctions de l’urbanisme traditionnel, encore très marquée dans les périphéries.
[Une initiative rédigée en collaboration avec Camille Ledune, étudiante du Diplôme Universitaire Espaces communs (Yes We Camp en partenariat avec Ancoats, CoDesign-It et l’Université Paris Est, Marne-la-Vallée).]
Ouverte en 2018 par la coopérative Plateau Urbain, la PADAF – Plateforme des Acteurices de Demain (Absolument Fantastiques!) – est un lieu de 25.000 m2 situé dans la zone d’activité d’Antony (Hauts-de-Seine). Ce projet d’occupation temporaire rassemble des structures d’horizons variés (professionnels de l’ESS, du secteur culturel, artisans…) au quotidien, ainsi qu’un centre d’hébergement d’urgence géré par l’association Aurore.
La PADAF est un espace mixte d’activité économique, de rencontres et de solidarité située dans les anciens entrepôts logistiques d’Universal Music. Ainsi, la PADAF vise à animer et valoriser une zone urbaine en transition, en attendant les travaux d’ouverture de la ligne 18 du Grand Paris Express reliant Aéroport d’Orly à Versailles-Chantier, allant de pair avec l’aménagement d’un nouveau quartier. Se définissant comme un laboratoire de la ville productive et sociale, la PADAF a vocation à évoluer avec les participant·e·s au projet, dans une logique de programmation ouverte co-construite avec les porteurs de projet accueillis.
Aujourd’hui, la PADAF accueille plus de 100 structures – artistes, artisan·es, acteurices du réemploi et de l’économie circulaire, associations, acteurices culturel·le·s (production audiovisuelle, maison d’édition, etc.), restauratrices – et 234 hommes demandeurs d’asile et réfugiés. Ponctuellement, des événements accueillant des groupes de musique, des graffeurs·euses, etc. sont organisés, et des collaborations se mettent en places sur différents sujets avec des acteurs du territoire tels que l’Azimut (Théâtre Firmin Gémier / La Piscine).
Initié à Paris par Emmaus, le DPH est un « dispositif d’insertion innovant qui permet aux personnes en situation de très grande précarité de renouer avec l’activité professionnelle et de se remobiliser sur leur projet de vie en travaillant quelques heures par semaine, progressivement, tout en bénéficiant d’un accompagnement socio-professionnel renforcé. » Depuis 2019, dans les Hauts-de-Seine la DIRECCTE finance ce dispositif. Le déploiement de l’initiative est portée par le Collectif Citoyens Fraternel, qui coordonne une vingtaine d’associations de solidarité du territoire. À la PADAF, ce dispositif est adapté pour les personnes réfugiées qui résident dans le centre d’hébergement et qui désirent se former auprès des structures qui y ont leurs locaux d’activité. Il repose sur un contrat flexible et progressif de 4h à 20h par semaine sur une durée maximum de 18 mois avec un accompagnement particulier sur l’apprentissage du Français. Aujourd’hui, ce sont 15 personnes réfugiées et 5 structures qui ont bénéficié de ce dispositif au sein de la PADAF dans des domaines variés : manutention, menuiserie, espace vert, couture, etc.