on en parle
Ephémères ou pérennes, les œuvres de Gilles Brusset ne font sens qu’ in situ. Elles sont la traduction de contextes urbains locaux : symboliques, matériaux, historiques ou physiques. Lors de projets urbains, l’art devient une composante urbaine qui valorise les temps des chantiers et met en scène les transformations de la ville en préfigurant certains usages.
Gilles Brusset est artiste plasticien et architecte-paysagiste à la tête de l’agence Paysarchitectures.
Toutes ses œuvres, imaginées selon les contextes urbains locaux, lient étroitement les deux disciplines de l’art et du paysage. La « sculpture-paysage » L’enfance du pli à Meyrin (Suisse), compose par exemple une nouvelle topographie avec les matériaux typiques de l’espace public préexistant.
L’artiste propose également des œuvres éphémères qui anticipent et préfigurent : à la façon d’une maquette d’étude à l’échelle 01. Elles produisent des intentions architecturales et paysagères, des éléments de programme ou de principes d’aménagement et permettent de tester les usages, les mobilités.
En accompagnement des chantiers, ses œuvres sollicitent une implication ouverte à tous. Les dispositifs de mise en scène des chantiers (Saint-Ouen, Clichy La Garenne) ou de mobiliers urbains éphémères (Bezons), apportent des qualités qui deviennent le support des curiosités. Le temps du chantier devient un temps vécu des devenirs suggérés.
Le projet « Passages », commandé par la SEMERCLI à Clichy-La-Garenne, est une sculpture urbaine qui installe dans l’espace public une série de points de vue kaléidoscopiques sur la ville en chantier. Les « lorgnettes », percements équipés de billes de verres, de lentilles de Fréhel, de miroirs, ou encore de plexiglas coloré, proposent aux curieux de jeter un œil derrière la palissade, sur les paysages de la transformation. En attendant de nouveaux espaces publics inaugurés en 2018, la sculpture urbaine propose un paysage éphémère. Le ruban blanc de la sculpture protège les passants des nuisances des chantiers, anticipe le futur prolongement de la rue Curton en accompagnant les traversées et préfigure dès à présent les mobilités piétonnes à l’échelle de l’ilot.