Comment la création en espace public peut-elle transformer non seulement nos représentations du vivant, mais des situations, non seulement nos imaginaires mais le réel ? Avec quelles formes et quels résultats? Complément du précédent numéro Reconfigurer les imaginaires du vivant, cet opus de Klaxon envisage la création artiviste qui vise à transformer le monde en soutenant le vivant.

Après avoir posé cinq jalons d’une histoire de l’art-action qui ravine et ravive le vivant, de Joseph Beuys aux déboulonnages iconoclastes, en passant par Reclaim the streets, les Yes Men et Thierry Boutonnier, ce numéro présente un texte puissant aux allures de manifeste de John Jordan et Isabelle Fremeaux, fondateur·trice du Laboratoire d’imagination insurrectionnelle, arqué sur le débusquage d’un art extractiviste à éradiquer de toute urgence au profit d’un art de la réciprocité et d’une culture de la rébellion. Nul doute que cet article électrisant, illustré d’exemples inspirants, provoquera de vifs débats et accélérer les prises de conscience sur le sens de l’action artistique à l’heure de la catastrophe climatique.
Le texte suivant, Agir comme si nous étions déjà libres, lui fait écho. Son auteur, Christophe Meierhans, artiste performeur, a rejoint Extinction Rebellion Belgique. Il présente son engagement dans la désobéissance civile comme un défi personnel, mais également une réponse tangible et directe à la perte de confiance en la stabilité d’un monde qui semble soudainement s’écrouler.
Dans un entretien avec Pascal Le Brun-Cordier, Lauranne Germond, fondatrice de COAL art et écologie, propose une passionnante exploration de ces territoires de l’art où s’entremêlent pratiques esthétiques, sciences du vivant, militantisme écologique, expérimentations individuelles et collectives, design ou savoir-faire ancestral.
Ce numéro se clôt par une riche conversation entre l’écrivain Camille de Toledo et Sébastien Thiéry, chercheur, auteur et fondateur du PEROU, Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines, où se dessine une certaine manière de penser l’architecture, la ville et la politique, et un art de l’action visant à produire une politique des hospitalités et à faire s’amplifier à même le territoire ce à quoi aujourd’hui nous pouvons dire oui.

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