on en parle
Dans les divers environnements où elle intervient, Julie Desprairies, formée à l’histoire de l’architecture et à la performance, conçoit ses projets artistiques en mettant en scène des corps dans l’urbain, au milieu de bâtiments, de monuments, de friches, dans des ambiances lumineuses et sonores. Elle attache une grande importance à l’histoire et aux pratiques urbaines des usagers. Elle imagine ses projets à partir des informations récoltées sur le territoire, mais aussi de lectures, d’entretiens, de rencontres, de visites. En retour, Julie Desprairies offre une lecture dramaturgique inédite des lieux, leurs souffles, leurs proportions, leurs vertigineuses perspectives.
Depuis plus de 15 ans, la Compagnie Des Prairies, créée à l’initiative de la chorégraphe Julie Desprairies, propose des projets in situ, relatifs à l’architecture, la ville, le paysage. D’une vidéo de dix minutes pour trois danseurs au Centre Pompidou-Metz à un environnement chorégraphique de deux heures trente pour cent cinquante-cinq interprètes dans un bâtiment de Portzamparc ou un parcours dans l’Opéra de Lyon impliquant amateurs et employés, l’envergure des créations est déterminée par le site, et révèle le mouvement des lieux. Chaque espace ou bâtiment investi est l’objet d’une étude détaillée des intentions de l’architecte ou du concepteur et guide la forme spectaculaire que prend le projet. Le corps des danseurs sert l’exploration minutieuse des caractéristiques du site choisi.
Parmi ses dernières performances, la compagnie a réalisé une analyse systématique des mouvements d’un territoire emblématique de la proche banlieue parisienne, celui de la Ville de Pantin. Pour cela, elle a procédé à la manière d’un relevé topographique, avec le corps du danseur comme outil de mesure et d’appréhension des espaces choisis (architectures significatives, circulations structurantes, configurations urbaines spécifiques, etc.). Le résultat a été restitué à l’automne 2014, dans le cadre de l’exposition « La ville en images devenue », organisée par Le Pavillon et le Conseil général du 93.